La nuit je mens de Cathy Galliègue
“La nuit je mens” de Cathy Galliègue, c’est le 3ème livre qui clos mon “Marathon avant Noël” et je suis une “petite joueuse”, seulement 3 livres lus. Ce livre est le 1er roman de l’auteure.
Lecture : Décembre 2017 – 217 pages – Sortie : Mars 2017 – Auteur : Cathy Galliègue – Éditions Albin Michel – Coup de coeur
Mathilde pensait avoir rencontré l’homme de sa vie, Gaspard, un homme savoureux, presque parfait. Mais son premier amour, Guillaume, réapparaît la nuit, en songe… Il était parti si loin, depuis si longtemps, et Mathilde n’a jamais pu se résigner à son absence.
Au cœur de cet étrange ménage à trois qui s’installe, entre rêve et réalité, Mathilde se cherche : où est sa vie ? Dans le regret d’un amour défunt ou dans le présent qui lui tend les bras ?Un premier roman étrange et poignant où Cathy Galliègue explore avec subtilité l’inconscient de nos sentiments, de nos désirs, de nos âmes en peine… Jusqu’aux frontières de la folie.
Mon avis
La nuit je mens” est un livre étonnant et tellement sensible. Je l’ai lu d’une traite. Petit bémol pour la fin que j’ai trouvée mièvre.
Mathilde vit dans l’ombre de sa jumelle Constance, elles sont issues d’un milieu aisé, Mathilde c’est la rebelle, l’artiste, celle qui rejette ce milieu si conventionnel. Constance, c’est la fille parfaite, elle suit les traces de ses parents… elle sera avocate.
Et il y a Guillaume qui est issu du même milieu, il lui ressemble, il rejette également ce milieu – sauf que Mathilde c’est la lumière et Guillaume c’est la noirceur – et elle l’aime… Guillaume n’aime personne.
Cette relation d’adolescent ne va pas laisser Mathilde indemne. Mathilde, c’est la sensibilité, la fragilité, l’hypersensible… Son empathie pour Guillaume fait qu’elle se perds elle même… Guillaume est un ‘poison’, un poids…
Moi j’aime la fragilité. J’aime les sentiments qui débordent. J’aime me coller à ceux qui ont froid dedans. J’aime n’être rien d’important, mais être au monde pleinement. J’aime bouffer des pâtes cinq jours sur sept parce que je n’ai pas de fric, mais me dire que je ne suis pas née en Afghanistan. J ‘aime écrire sur mes murs et des nuits entières sur mon ordinateur. J’aime chercher le mot juste, parce que les mots ont tous les pouvoirs… (page 125-126)
Le titre est bien sur inspiré de la chanson d’Alain Bashung :
Mathilde rencontre Gaspard, Mathilde aime Gaspard et Gaspard aime Mathilde… Sauf que Guillaume revient la hanter… Surtout depuis qu’il est mort… Tiraillée jusqu’à la folie entre son amour passé perdu et son amour réel présent, Mathilde cherche une issue…
On explore ainsi les divers sentiments : rejet, abandon, rage, espoir, désespoir… l’amour ? Il est question d’une quête d’identité, de reconnaissance, d’amour… Mathilde, rejetée par sa famille, non aimée par l’homme qu’elle aime… C’est difficile de se construire… C’est difficile pour Mathilde de savoir où est sa place.
Pour aimer, il faut accepter de recevoir… Lorsqu’on n’a pas reçu de sa famille, lorsqu’on a ce sentiment de rejet, on a un sentiment d’abandon… Mathilde va vers Guillaume car il ne lui donne rien… Ainsi elle n’est rien, elle reste rien… Gaspard l’aime et lui donne tout, comment accepter être tout quand on a l’habitude d’être rien ? Partir du rien et aller vers un tout.. C’est le chemin de Mathilde…