La nostalgie du crépuscule d’Alessia Valli

“La nostalgie du crépuscule” d’Alessia Valli. J’ai rencontré Alessia Valli lors d’un brunch littéraire parisien organisé par l’Association Lire c’est libre, elle m’a proposé de lire son roman en ebook.

Nombre de pages : 221 – Éditeur : Michalon Eds – Date de parution : 2015  – Genre : Contemporain – Dans ma bibliothèque : ebook  – Date de lecture : Mars 2015 > En savoir +

Deux héros singuliers que rien ne rapproche à priori :

Elle, qui se fait appeler Cassandre, étudiante en première année de droit. Mélancolique, elle sort d’une adolescence fragile, aspire à connaître l’amour et à renaître sous une nouvelle identité.
Lui, Patrizio di Ponte, philosophe à succès, électron libre qui vit dans l’instant présent, auteur d’une œuvre prolifique, poète et photographe à ses heures. Il travaille sur une encyclopédie du plaisir, terré dans son appartement milanais de la via Borromei. Un homme mûr qui croit être à l’abri des attachements : il voit passer un papillon qu’il pense pouvoir attraper dans ses filets pour vivre « une complicité sans complexité », une expérience sensuelle éphémère. Elle a vingt ans, il en a soixante-dix.
Rencontre hasardeuse, improbable, qui aurait pu virer au cliché, mais devient contre toute attente une alchimie profonde et tumultueuse. Elle obligera les deux personnages à revoir leurs certitudes, affronter leurs plus grandes peurs, et baisser leurs armes.
Une histoire teintée de tendresse et nostalgie sur un amour inattendu et bouleversant. Alessia Valli vit à Paris. La nostalgie du crépuscule est son premier roman.

Mon avis

La nostalgie du crépuscule…

“L’homme qui  a le plus vécu n’est pas celui qui a compté le plus d’années, mais celui qui a le plus senti la vie” – J J Rousseau.

On y fait la connaissance de Cassandre, jeune femme sortant de l’enfance et rêvant du parfait amour, elle se réserve donc pour un homme unique, un homme forcément plus âgé qu’elle, forcément mieux que les hommes de son âge… Elle veut une histoire sentimentale avec une union spirituelle, elle est à la recherche d’un idéal, pour que sa vie de femme commence enfin!

C’est l’histoire d’une rencontre, la rencontre de cet homme qui est arrivé à la fin de sa vie et de cette jeune fille qui commence tout juste à s’ouvrir au monde.  Elle va vivre une jolie histoire à huit-clos, se cachant des regards, car il est vraiment plus âgé qu’elle et cela ne se fait pas, quel avenir peut avoir cette histoire d’amour ?  Carpe Diem, qu’importe demain, seul aujourd’hui est important, cela conditionne l’avenir…

Leur relation est bien compliquée, Cassandre est une jeune fille si exigeante envers les autres et elle-même. Elle recherche la perfection, elle est si jeune,  il lui faut apprendre que la perfection n’existe pas, l’amour idéal qu’elle espère n’existe pas.

Je ne pense pas que Cassandre ait trouvé réellement ce qu’elle espérait en cet auteur épicurien qui ne voit en elle qu’une jeune fille naïve découvrant l’amour à son contact.

C’est joliment écrit, le lien entre ces deux personnage est longuement décrit, on ressens bien l’attachement qui se fait, ce parcours pas si facile, le cheminement de l’un et de l’autre qui les amène au renoncement de leurs certitudes.

Cette histoire m’a ramenée à ma propre jeunesse, moi qui n’ai aimé la première fois qu’à l’âge de 20 ans, je devrais plutôt dire que j’ai accepté que l’amour entre dans ma vie sur le tard, pour presque les mêmes raisons que Cassandre. Oh je n’ai pas aimé quelqu’un de très âgé quoique il avait 27 ans, moi 20 ans. Non… vous ne saurez rien de plus…

Juste que je peux comprendre aisément les motivations de Cassandre, sa naïveté, ses espoirs, la peur de l’abandon et tout le mélodrame que Cassandre sert à Patrizio… Elle demande beaucoup trop à cet homme, elle veut le modeler à son image, la réalité ne cadre pas du tout à son rêve… Et pourtant ils vont s’aimer car l’amour est fait d’imperfections, Patrizio est un homme, il est imparfait et elle aussi, elle va le découvrir…

La découverte de l’amour est très bien exprimée dans ce roman, cela parle des premiers émois, des premiers espoirs d’une jeune fille et du dernier attachement d’un vieil homme. Il y a de contrastes et de nuances dans les sentiments, une palette de couleurs, un crépuscule…

“J’ai toujours su que je reviendrais dans cette ruelle qui me vit renaître, ruelle que depuis des années, je m’ingénie à contourner : le théâtre de mon éveil.” “Peut-être est-ce pour cela, au fond, que j’écris : pour opposer des mots à la voracité du temps qui rend nos batailles et nos souffrances vaines, engloutit nos victoires, nos espoirs et nos rêves. Pour leur redonner vie, pour qu’il en reste une esquisse que rien n’effacera.”

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