Lorsque j’étais une oeuvre d’art | Eric-Emmanuel Shmitt
“Lorsque j’étais une oeuvre d’art” d’Eric-Emmanuel Shmitt, quelle lecture ! Merci Mylou de me l’avoir conseillé 🙂
Lecture 2010 – 253 pages – Auteur : Eric Emmanuel Schmitt – Editions Livre de Poche
Parce qu’il se sent médiocre et inexistant, un jeune homme va se suicider quand un artiste mégalomane suspend son geste. Il lui propose d’acheter son âme et son corps pour en faire une sculpture vivante, sublime ou monstrueuse, et une marchandise planétaire. Le désespéré accepte le pacte et l’opération, se laisse déshumaniser, et exposer aux yeux des foules, sous le nom d’Adam-bis. Mais peut-il abdiquer entièrement son humanité ? Grâce à l’amour d’une jeune-femme, « l’œuvre d’art » tente alors de sortir de l’emprise de son créateur et de retrouver sa conscience perdue. Cette fable excentrique, inquiétante et comique nous entraîne dans un monde rongé par le narcissisme, le culte du simulacre et de l’apparence, le totalitarisme de l’image : le nôtre.
Mon avis
Lorsque j’étais une oeuvre d’art…
En 2 jours j’en ai lu les 2/3, c’est en effet passionnant.. quand on le commence, on a hâte de connaitre la suite.. Un livre unique, dérangeant…
Sur les apparences, ce qu’on est , ce qu’on pense être, et ce que les autres voit de nous… Sur la difficulté de s’aimer comment l’on est, le besoin de reconnaissance… L’identité !
Mon jeune ami, chacun de nous a trois existences. Une existence de chose : nous sommes un corps. Une existence d’esprit : nous sommes une conscience. Et une existence de discours : nous sommes ce dont les autres parlent. La première existence, celle du corps, ne nous doit rien, nous ne choisissons ni d’être petit ou bossu, ni de grandir ni de vieillir, pasplus de naître que de mourir. La deuxième existence, celle de la conscience, se montre très décevante à son tour : nous ne pouvons prendre conscience que de ce qui est, de ce que nous sommes, autant dire que la conscience n’est qu’un pinceau gluant docile qui colle à la réalité. Seule la troisième existence nous permet d’intervenir dans notre destin, elle nous offre un théâtre, une scène, un public ; nous provoquons, démentons, créons, manipulons les perceptions des autres ; pour peu que nous soyons doués, ce qu’ils disent dépend de nous. (p.103-104)