Hygiène de l’assassin d’Amélie Notomb
Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre… J’ai lu “Hygiène de l’assassin” dans le cadre du challenge lancé il y a quelques mois : Je lis Amélie Nothomb.
Auteur : Amélie Nothomb | Nombre de pages : 221 | Éditeur : Livre de poche | Date de parution : 2004 | Genre : Drame, contemporain | Dans ma bibliothèque : numérique | Date de lecture : mai 2014
Prétextat Tach, prix Nobel de littérature, n’a plus que deux mois à vivre.Des journalistes du monde entier sollicitent des interviews de l’écrivain que sa misanthropie tient reclus depuis des années. Quatre seulement vont le rencontrer, dont il se jouera selon une dialectique où la mauvaise foi et la logique se télescopent. La cinquième lui tiendra tête, il se prendra au jeu. Si ce roman est presque entièrement dialogué, c’est qu’aucune forme ne s’apparente autant à la torture.
Les échanges, de simples interviews, virent peu à peu à l’interrogatoire, à un duel sans merci où se dessine alors un homme différent, en proie aux secrets les plus sombres. Premier roman d’une extraordinaire intensité, où Amélie Nothomb, 25 ans, manie la cruauté, le cynisme et l’ambiguïté avec un talent accompli.
Mon avis
Hygiène de l’assassin d’Amélie Notomb
L’auteur nous livre un curieux personnage principal : Prétextat Tach est un être immonde : il est obèse, laid, raciste, misogyne, grossier, vulgaire et complètement “barré” bien que très intelligent mais si imbu de lui même, si narcissisme… Cet être est abject et détestable.
Ces interviews sont intéressantes, on se demande au départ vers quoi l’auteure nous amène, puis peu à peu on comprends le titre et même la couverture du roman.
J’ai beaucoup aimé, ça faisait un moment que je n’avais pas lu Amélie Nothomb, “Le fait du prince” est le dernier dans lequel je m’étais “plongée” (non pas “comme une femme-grenouille” ! Je suis d’accord avec M. Tach > les livres me modifie à chaque fois).
“Il y a tant de gens qui poussent la sophistication jusqu’à lire sans lire. Comme des hommes-grenouilles, ils traversent les livres sans prendre une goutte d’eau.
Ce sont les lecteurs-grenouilles. Ils forment l’immense majorité des lecteurs humains, et pourtant je n’ai découvert leur existence que très tard. Je suis d’une telle naïveté. Je pensais que tout le monde lisait comme moi ; moi, je lis comme je mange : ça ne signifie pas seulement que j’en ai besoin, ça signifie surtout que ça entre dans mes composantes et que ça me modifie. On n’est pas le même selon qu’on a mangé du boudin ou du caviar…”
Une jolie lecture avec un style d’écriture vraiment très plaisant, un univers déjà “sombre” et intrusif, Amélie sait nous captiver.