Evidemment de Pierre Pernez

Evidemment… On en a vu des reportages sur Daniel Balavoine, des émissions spéciales et des vidéos sur youtube qui retracent son parcours – surtout si l’on est fan –  Je pourrais donc dire “Rien de nouveau”… Eh bien non, je ne vais pas dire cela, car cette biographie sous forme de lettre adressée à Daniel Balvoine est très riche.

Lecture 2016 – nombre de pages : 233 – Éditeur : Editions Pygmalion
Roman reçu lors de l’opération Masse critique

Je m’emporte pour ce qui m’importe. “Le Chanteur”, “Vivre ou survivre”, “La Vie ne m’apprend rien”, “Mon fils ma bataille”, “Je ne suis pas un héros”, “Aimer est plus fort que d’être aimé”, “L’Aziza”… Auteur-chanteur-compositeur-interprète incontournable des années 1970-1980, Daniel Balavoine avait tous les talents. Ses succès sont encore sur toutes les lèvres, d’autant plus que la pureté de sa tessiture de voix n’a jamais été égalée. Mais c’est aussi et surtout l’homme de valeurs qui nous manque aujourd’hui. Trente ans après sa disparition, personne n’a oublié ses prises de position politiques et humanitaires. De sa colère devant François Mitterrand à son action en faveur de l’Afrique en passant par sa lutte contre le racisme, les exemples sont nombreux pour rappeler qu’il était un Johnny Rockfort plus vrai que nature – La jeunesse se désespère. Le désespoir est mobilisateur et quand il est mobilisateur, il est dangereux.

Mon avis

Vous y trouverez une préface de Liane Foly, des témoignages de personnes proches (Catherine Ferry, Francis Cabrel, Linda Lecomte, France Gall, Michel Berger, Patrick Juvet…), beaucoup de retranscriptions des déclarations de l’artiste, d’émissions tv/Radio et d’articles de presse. Ainsi que des photos et une discographie…

Cette biographie est très intéressante, Daniel s’y exprime beaucoup. Ses paroles viennent appuyer la lettre. On y découvre son enfance, sa jeunesse au pensionnat, son rapport avec la famille, ses amours, ses passions, son humour, ses débuts laborieux, son succès, la création musicale de ses albums, son rapport à la scène et a la gloire, Starmania, ses valeurs, ses amitiés, ses engagements politiques et humanitaires, ses coups de gueule/ses révoltes…

Daniel Balavoine était entier, franc et sincère

“C’est facile d’être contre tout, mais ce n’est pas grave. Ce qui est grave, c’est de n’être pour rien. Moi je vous le dis, il vaut mieux rêver tout haut que de subir le cauchemar en silence.” – Daniel Balavoine –
“Quand au détour d’un village africain, on rencontre des enfants à quatre pattes qui pour se nourrir mangent des mouches, il n’y a plus aucun commentaire à ajouter.” – Daniel Balavoine –

“Sauver l’amour, ce n’est pas un message idéologique ou philosophique, c’est un simple constat de dire : “Je ne pense pas que ça soit plus bête de dire qu’on pourrait commencer par ça, ça limiterait pas mal de dégâts.”.. – Daniel Balavoine

> Oui, je suis une fan. Non, pas fan de la 1ère heure car j’étais jeune lors des débuts de Daniel Balavoine,  je l’ai découvert ‘trop’ tard, lorsqu’il était déjà parti (en 1986,  j’avais 13 ans). Je commençais tout juste à l’aimer avec son album “Sauver l’amour” qui fut son dernier….

> Je l’ai découvert et il m’a touchée : sa musique, sa voix, ses valeurs, sa révolte… Ado, j’ai été quelque part amoureuse de lui 🙂  Avec une préférence pour son album “Vendeur de larmes”. J’ai plusieurs albums et ils sont souvent passés en boucle… Ses textes me parlent…Sa sensibilité et sa musique me touchent…

> J’ai eu ma période Balavoine-Berger-Starmania. Si l’une de mes fille s’appelle “Lucie” c’est un peu (beaucoup) par rapport à l’une de ses chansons.

 Un grand monsieur qu’il faut découvrir et ré-découvrir encore et encore.

“C’était un rebel né” commente Harlem Désir. “Quand quelque chose lui semblait insupportable, il lui fallait réagir par tous les moyens : la parole, la chanson, le geste. Il ne supportait ni l’injustice, ni le mépris à l’égard des autres et, sur le coup de l’émotion, il prenait parti. Il a toujours osé dire ce qu’il avait à dire. Il l’a chanté aussi. En décembre 1985, pendant notre meeting au Bourget, il a obtenu le prix de la chanson antiraciste avec “L’Aziza”. Il le méritait largement. Le texte qu’il avait écrit lui ressemblait. Ce n’est ni un tract, ni un pamphlet, ni un manifeste mais un constat grave, tendre et plein d’espoir. Une chanson d’amour aussi. C’est par l’amour que se mêlent les cultures et qui s’estompent les différences”…

Il manque et manquera toujours…

Il nous reste sa voix…
Il nous reste ses mots…
Il nous reste ses espoirs…

Liberté, Tolérance et Amour.

Encore faut-il l’écouter avec le coeur et l’âme.

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