Tu me vertiges de Florence M.-Forsythe

Merci au site Babélio et aux Éditions LE PASSEUR pour “Tu me vertiges” de Florence M.-Forsythe. En tant que cinéphile, j’en suis ravie.

Lecture : Juin 2017 –  405 pages – Sortie :  mars 2017 – Biographie – Auteur : Florence M.-Forsythe – Editions LE PASSEUR

Coup de coeur


En 1944, Maria Casarès et Albert Camus se croisent à une soirée chez les Leiris. Elle est Espagnole, ardente et comédienne en vue ; il a publié récemment son roman L’Étranger, fréquente Sartre et Beauvoir à Saint-Germain-des-Prés, lieu où se retrouvent les figures intellectuelles et culturelles de l’époque. Tous deux sont des exilés que le théâtre réunit dans une passion partagée. L’Espagne, la « seconde patrie » revendiquée par Camus les relie aussi. Très vite, ils deviennent amants. Nous sommes le 6 juin 1944, la nuit du Débarquement. Mais la guerre se termine et la femme de Camus le rejoint à Paris. Maria décide de rompre. Ils se retrouveront deux ans plus tard. Leur histoire reprend et devient un amour véritable.

Dans ce roman rythmé et virevoltant, construit autour des trois phases de l’histoire amoureuse de Maria et Albert (la rencontre, la rupture, l’amour vrai), le lecteur suit la trajectoire passionnelle des deux amants dans les hauts-lieux fréquentés par l’intelligentsia parisienne férue d’existentialisme, au théâtre et dans les les boites où l’on danse. Pour Camus, Casarès sera l’Unique ; et il restera, par-delà la mort, le seul homme qu’elle ait véritablement aimé.


Albert Camus, né le 7 novembre 1913 en Algérie, et mort le 4 janvier 1960 à Villeblevin, dans l’Yonne en France, est un écrivain, philosophe, romancier, dramaturge, journaliste, essayiste et nouvelliste français. Il est aussi journaliste militant engagé dans la Résistance française et, proche des courants libertaires, dans les combats moraux de l’après-guerre. Il reçoit le prix Nobel de littérature en 1957. Dans le journal Combat, ses prises de position sont audacieuses, aussi bien sur la question de l’indépendance de l’Algérie que sur ses rapports avec le Parti communiste français, qu’il quitte après un court passage de deux ans. Sa critique du totalitarisme soviétique lui vaut les anathèmes des communistes et sa rupture avec Jean-Paul Sartre.


Maria Casarès, née María Victoria Casares Pérez le 21 novembre 1922 à La Corogne, en Galice (Espagne) et morte le 22 novembre 1996 à Alloue (France), est une actrice française de cinéma et de théâtre. Elle compte parmi les grandes tragédiennes françaises.Maria Casarès rencontre Albert Camus le 19 mars 1944 chez Michel Leiris. Ils nouent une relation amoureuse pendant les répétitions de Le Malentendu, en 1944, où elle joue Martha. L’écrivain, qui met Maria au contact de la Résistance et des exilés espagnols, est pour la comédienne « père, frère, ami, amant, et fils parfois ». La guerre et Francine Faure, la compagne de Camus, les séparent : à la fin de la Seconde Guerre mondiale, ils rompent. Ils se retrouvent par hasard en 1948 et entretiennent une liaison secrète passionnée qui ne prend fin qu’avec la mort accidentelle de l’écrivain, en 1960.


Mon avis

Je ne connaissais pas la vie d’Albert Camus et encore moins celle de Maria Casarès, deux êtres exceptionnels qui se rencontrent et tombent amoureux fous l’un de l’autre.

C’est non sans rappeler le roman “L’année des volcans” de François-Guillaume Lorrain que j’ai lu et beaucoup aimé.

Voilà un couple passionnant, ce récit est envoûtant, on est plongé dans les coulisses de la création, dans l’alcôve des comédiens/acteurs/écrivains/philosophes/artistes tels que Picasso, JP Sartre, Jean Cocteau et tant d’autres… De soirées mondaines en soirées intimistes, on suit les débuts, la fin et le recommencement de cette romance interdite. Car Albert Camus est marié…

Maria est la fille d’un ancien ministre espagnol, elle a fuit le régime de Franco… Albert a quitté l’Algérie, ces deux déracinés se rapprochent, ils ont beaucoup de choses en commun, de part leur passé – ils sont beaux, séducteurs, intelligents… et passionnés.

Ils se rencontrent à la fin de la guerre, il y a encore le couvre feu et Albert Camus est dans la résistance, Maria commence à être connu en tant que comédienne. Tous deux en recherche de reconnaissance et d’amour fou, ils papillonnent dans ce Paris libéré mais avant tout ils s’aiment à la folie.

Nous suivons donc leur parcours passionné, leurs déchirements et attirances, leurs querelles et rapprochements… Et tout le contexte historique fait le charme de ce roman agréable à lire. Il faut dire que l’auteur était l’une des amies proches de Maria Casarès. on dirait un film, c’est souvent très tendre, il y a aussi des moments tendus, c’est aussi parfois cocasse.

Ce “tu me vertiges” est une excellente lecture, une jolie biographie, un joli hommage à ce couple passionnel. Une plongée dans les mondanités, jeux de séduction et d’égo, ambitions et fiertés, entre susceptibilités, doutes, grandeurs et décadences.

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5 réponses

  1. Un grand merci pour votre belle lecture et enthousiasme ! Cela me fait plaisir et suis heureuse que vous ayez découvert ce couple mythique et si attachant …

  2. Bonjour,
    Merci pour cet article ! Il y a une erreur sur le nom de la maison d’édition c’est Le Passeur et non Le Passage.
    Bien cordialement

    Emmanuelle Scordel
    Attachée de presse/ Rédactrice

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