Lady Hunt de Hélène Frappat

J’ai reçu “Lady Hunt” dans le cadre des Matchs de la Rentrée Littéraire 2013″ Priceminister

Auteur : Hélène Frappat | Nombre de pages : 318 | Éditeur : Actes sud | Date de parution : août 2013 | Genre : contemporain | Prix et lieu d’achat : Matchs de la Rentrée Littéraire 2013″ Priceminister | Date de lecture : Novembre 2013

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Laura Kern est hantée par un rêve, le rêve d’une maison qui l’obsède, l’attire autant qu’elle la terrifie. En plus d’envahir ses nuits, de flouter ses jours, le rêve porte une menace : se peut-il qu’il soit le premier symptôme du mal étrange et fatal qui frappa son père, l’héritage d’une malédiction familiale auquel elle n’échappera pas ?

D’autres mystères corrompent bientôt le quotidien de la jeune femme, qui travaille pour une agence immobilière à Paris – plus un effet secondaire qu’une carrière. Tandis qu’elle fait visiter un appartement de l’avenue des Ternes, Laura est témoin de l’inexplicable disparition d’un enfant.
Dans le combat décisif qui l’oppose à l’irrationnel, Laura résiste vaillamment, avec pour armes un poème, une pierre noire, une chanson, des souvenirs… Trouvera- t-elle dans son rêve la clé de l’énigme du réel ?

Sur la hantise du passé qui contamine les possibles, sur le charme des amours maudites, la morsure des liens du sang et les embuscades de la folie, Hélène Frappat trace une cartographie intime et (hyper)sensible de l’effroi et des tourments extralucides de l’âme. Des ruines du parc Monceau à la lande galloise, avec liberté et ampleur elle réinvente dans Lady Hunt le grand roman gothique anglais, et toutes les nuances du sortilège.


Mon avis

Lady Hunt

Rouge, noir, blanc… couleurs de la couverture.
Rouge, noir, blanc… couleurs du roman
Rouge, noir, blanc… couleurs de Laura

Rouge… comme “le feu”, les cheveux de Laura, les chaussures de Laura, le sang de Laura.
Noir… comme la pierre noire, la nuit, le chat de Laura, le rêve de Laura, la maison de Laura, la mort du père de Laura.
Blanc... comme la brume, la lune, la fumée de cigarette, la peau de rousse de Laura, la robe de Laura.

Laura sous l’imper de son père, trop grand pour elle, Laura qui vends des biens immobiliers, qui a une histoire d’amour avec son patron, qui vit seule avec son chat, qui vit seule avec son angoisse d’avoir hérité de la maladie de son père, qui ne veut pas savoir, qui a peur de savoir…

Laura qui a peur de mourir…

DÉFINITION DU MAL

La maladie de Huntington (autrefois appelée Chorée de Huntington) est une maladie héréditaire et orpheline, qui se traduit par une dégénérescence neurologique provoquant d’importants troubles moteurs et cognitifs, et, dans les formes les plus graves, la perte de l’autonomie et la mort. Plusieurs pistes de traitements sont en cours d’expérimentation.  La maladie se développe chez des personnes âgées en moyenne de 40 à 50 ans. Plus rarement, elle se manifeste sous une forme précoce avec l’apparition de premiers symptômes entre 15 et 25 ans. symptômes moteurs (mouvements irrépressibles de type « chorée », troubles de l’équilibre, difficultés de l’appareil phonatoire avec notamment troubles de l’élocution et de la déglutition) ;  symptômes cognitifs (troubles de la mémoire, difficultés à organiser les tâches multiples, à manipuler les connaissances acquises, ralentissement du traitement de l’information, dégradation des facultés cognitives aboutissant à un syndrome de démence de type sous-corticale) ;  symptômes psychiatriques (très grande variété de troubles possibles : anxiété, dépression, désinhibition, agressivité, agitation…).

Un joli roman sombre et lumineux qui dépeints les états d’âme d’une jeune fille qui vit dans le souvenir de son père malade qui l’a quitté trop tôt. A travers des flash-back, on découvre l’enfance de Laura et d’Elaine, sa sœur cadette, toutes deux susceptibles de développer la maladie “chorée”… Un patron qu’elle idolâtre, un homme marié, inaccessible… Laura ne vit pas, elle survit… Pour combien de temps ? combien de temps avant que la maladie se manifeste et l’emporte ?

Laura est en sursis…

Laura découvre qu’elle a un don – comme son père –  elle a une sensibilité particulière aux choses qui fait que dans le cadre de son métier, elle ressens les ondes négatives  de  certaines maisons ou appartements qui gardent en eux des événements passés, les morts n’étant pas tout à fait parti… Laura, piégée, entre son rêve entêtant et ces lieux maudits, devient-elle folle ? Est-ce de la dépression ? Ces cauchemars qui reviennent et la hantent ? Est-ce les symptômes du début de la maladie ?

Ce roman est surprenant, le rythme du roman est lent, tortueux, on ressens bien le mal être, la peur et l’envie de s’en sortir de cette jolie rousse fantasque car Laura n’a pas que peur, c’est une jeune fille qui veut vivre, aimer, être heureuse, elle veut un avenir – avenir que lui refuse cette maladie incurable.

J’ai aimé les pages entière de poèmes en anglais et/ou français, ce parallèle avec Lady de Shalott – un poème romantique du poète anglais Alfred Tennyson (1809–1892).

D’après la légende, il était interdit à la Dame de Shalott de regarder directement la réalité du monde extérieur ; elle était condamnée à voir le monde à travers un miroir et se mit à tisser ce qu’elle voyait sur une tapisserie. Son désespoir allait grandissant lorsqu’elle observait des couples amoureux enlacés au loin. Nuit et jour, elle se languissait d’un retour à la normalité.

Un jour, apercevant le reflet de Lancelot passer devant le miroir, la Dame se mit à l’épier directement, ce qui déclencha une malédiction. Durant la tempête automnale qui se produisit alors, la Dame embarqua alors dans un bateau sur la proue duquel elle inscrivit « La Dame de Shalott ». Elle chantait sa complainte en naviguant vers Camelot et une mort certaine. Son corps gelé fut retrouvé peu après par les dames et chevaliers de Camelot dont Lancelot, qui prièrent ensuite pour le repos de son âme. La tapisserie qu’elle avait tissée durant toute sa captivité recouvrait un des bords de son embarcation.

Je me suis laissée envoûtée par l’atmosphère particulière de ce roman qui nous emmène à Paris, en Angleterre et en Normandie…

Le style d’écriture est agréable, une jolie lecture.

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